vendredi, décembre 21, 2007

Les chiens et les loups



Un roman d'amour, un peu à l'ancienne...Ada, une jeune juive, vit dans une sorte de ghetto à Kiev; son père, un commerçant besogneux, travaille pour subvenir à leurs besoins et prend soin de sa petite fille qu'il emmène partout avec lui. Jusqu'à l'arrivée de sa belle soeur, qui suite au décès de son mari, lui demande sa protection et vient s'installer avec ses enfants, Lilla et Ben. U jour, en sortant, de leur quartier, elle croise le jeune Harry Sienner, jeune juif très fortuné et parent éloigné de la petite Ada qui ne pourra plus oublier ce regard. Elle tombe amoureuse au premier regard du haut de ses 10 ans.

Quelques années plus tard, ils sont contraints de fuir à Paris où ils s'entassent dans un appartement miteux. Lorsqu'Ada apprend que Harry vit à quelques rues seulement de chez elle, elle se met à peindre des paysages de leur pays natal qu'elle fait exposer dans une librairie de quartier où Harry aime flâner. Il remarque ses toiles et lorsqu'il apprend qui en est l'auteur, il est rattrapé par son passé. Il tombe à son tour sous le charme de la jeune Ada qui est à la fois mystérieuse, sauvage, talentueuse et qui ne veut pas sortir de l'état miséreux dans lequel elle vit. Harry tourne le dos à sa femme et tombe passionnément amoureux de Ada même s'il sait que socialement, leur couple ne pourra jamais exister.

Mais un jour où la société de la famille Sienner dont Harry est l'héritier est menacée par un krach, Ada comprend qu'elle n'a pas d'autre choix que de fuir pour éviter à Harry de sombrer avec elle... En se sacrifiant, elle parvient à protéger leur amour pour qu'il demeure éternel et accepte de rendre Harry à sa femme...

Un beau roman mais très classique; ça se lit facilement, c'est une belle histoire mais ça s'oublie aussi assez rapidement...

Les animaux amoureux

J'ai un peu de Brigitte Bardot en moi, bien que je maniasse point l'art du chignon comme elle. Mais en ce qui concerne nos amis les bêtes, je suis aussi fortiche qu'elle et je suis une grande fan des reportages animaliers qui n'intéressent pas grand-monde... donc je suis allée voir "Les animaux amoureux" dont les extraits m'avaient plu.

La musique est jolie et accompagne bien ces images de séduction, de combats et naissance de nos amis à poils et à plumes. Au début j'ai piqué un petit roupillon mais vous savez bien que chez moi ça ne veut pas forcément dire que ce n'est pas bien, c'est plus fort que moi quand je me trouve assise dans un endroit chaud. Et puis ensuite je me suis réveillée et j'ai tout bien suivi. Le réalisateur suit un nombre impressionnant d'espèces : oiseaux, poissons, singes, éléphants, zèbres, lions, gnous, élans...dans des paysages différents, avec des lumières différentes et des comportements différents d'une espèce à l'autre même si le rituel amoureux reste assez semblable, comme chez les humains d'ailleurs.

C'est beau, si vous aimez les animaux vous apprécierez mais ça n'a pas la dimension poétique de "La marche de l'empereur", on reste un peu dans le documentaire simple, même si les images sont belles et dûes à un travail de deux années pour les rassembler toutes.

mercredi, décembre 12, 2007

24 mesures

Ne pas toujours se fier aux critiques de Studio, telle sera dorénavant ma nouvelle devise. Abonnée depuis de nombreuses années à ce magazine de cinéma, je le dévore chaque mois de bout en bout, en commençant par la dernière page pour lire l'autoportrait de la personnalité du mois, puis en reprenant par le début, pour découvrir les chefs d'oeuvre ou navets qui seront à l'affiche des cinémas.
Studio a fait une critique dithyrambique de "24 mesures", le premier film réalisé par Jalil Lespert, révélation en tant qu'acteur du film "Ressources humaines". Bon, un premier film, une bonne critique, go, ça nous permettra peut-être de découvrir un réalisateur de génie.
Dès les premières séquences du film, on se retrouve dans une ambiance noire, triste où des personnages très seuls et en quête de reconnaissance et d'amour se croisent un 24 décembre. Une prostituée qui cherche à voir son fils qui est élevé dans une famille d'accueil et qui va croiser Didier, un chauffeur de taxi qui la fait passer pour sa petite-amie au chevet de son père mourrant qu'il aime autant qu'il déteste. Marie, une jeune femme qui se cherche et qui souffre de sa relation avec sa mère. Un joueur de jazz qui cherche à prolonger la carrière avortée de son père décédé.
Ils se croisent, se découvrent et partagent un bref moment d'existence dans un univers très sombre. Tout demeure finalement assez superficiel même si on devine les profondes fêlures qui fragilisent chacun des protagonistes. Tous s'enfoncent un peu plus au fil du film qui se termine sur une note très sombre...
Télérama fait une mauvaise critique, Elle fait l'éloge de ce nouveau cinéaste et Le Monde ne défend pas non plus ce premier film. Je me rangerai donc du côté du premier et du troisième en décernant une mauvaise note à "24 mesures".

dimanche, décembre 09, 2007

American gangster



Frank Lucas est un gangster à la grande classe qui décide, suite à la mort de son mentor, de régner sur Harlem. Les flics de la brigade spéciale des sups ne savent pas qui est à la tête de la distribution des sachets de Blue Magic, ces sachets de drogue pure vendue deux fois moins chère que les autres. Pour arriver à ses fins, Frank est allé aux confins d'un Vietnam ravagé par la guerre, chercher la drogue à sa source pour qu'elle ne soit pas coupée. Frank ne se drogue jamais, s'habillle sobrement, va tous les dimanches à la messe et distribue des dindes pour thanksgiving aux plus démunis. Homme modèle en privé, sa discrétion et son intelligence le mettent à l'abri de tous soupçons pendant les premières années.

Parallèlement à cette histoire, on suit un flic honnête qui de ce fait devient le paria des commissariats du coin. Il suit des cours du soir pour devenir avocat et prend la tête de la brigade des stups pour démanteler le réseau qui vend la fameuse Blue Magic qui décime une génération de junkies. Comme il est le plus intelligent des flics, il comprend que Frank est un méchant mais que de nombreux flics interceptent aussi la drogue pour la revendre coupée ou dérobent des mallettes de billets aux intermédiaires.

Ces deux hommes sont interprétés par Denzel Washington et Russel Crowe qui sont très convaincants dans leurs rôles respectifs. Le montage est clair et malgré le nombre de personnages on comprend bien les rapports qui les unissent. L'ambiance nous plonge dans l'Amérique du début des années 70 avec pantalons pattes d'éléphants, favoris et cols de chemises démesurés , le tout rythmé par une bonne musique funk/saoul. On ne regarde pas sa montre malgré les 2h30 du film car tout est bien rythmé, bref c'est un très bon film de gangsters comme on n'en voit pas si souvent.

Pour info, ça a été réalisé par Ridley Scott à qui on doit entre autres Thelma et Louise, un Alien, Blade Runner, Gladiator, Christophe Colomb... pour les plus connus.

vendredi, décembre 07, 2007

We à Morzine


Si vous allez du côté de Morzine pour passer un we à la montagne, je vous recommande chaudement le chalet Philibert pour vous loger. C'est un ancien chalet qui a été complètement rénové il y a bientôt 10 ans, dans le style montagne mais de bon goût, avec un joli bois omniprésent, de la literie dans les teintes beiges et blanc, des chambres spacieuses et un accueil agréable.

Il y a également une piscine extérieure chauffée pour l'hiver, un sauna et un jacuzzi.



Recommandation très importante de la bloggeuse : allez-y plutôt à partir du 15 décembre , date officielle d'ouverture de la station, ainsi que d'Avoriaz qui se trouve à 20 minutes en voiture.

Nous avons testé Morzine hors saison, c'est très sympa car calme et pour les skieurs les pistes ne sont pas noires de monde. En revanche, la piscine n'était pas en service et le jacuzzi tellement froid que j'ai trempé mes fesses très vite et sans respirer avant de ressortir. Les magasins et la plupart des restaurants sont fermés et l'animation un peu pauvre de ce fait.


Mais nous avons trouvé un super restaurant qui proposait ce que nous recherchions pour célébrer dignement l'ouverture de la saison de ski : des spécialités savoyardes. Nous avons fondu pour une raclette copieusement servie avec ses petits oignons, ses cornichons, ses pommes de terre sur demande, ses charcutailles et sa petite salade. Endroit cosy, dans la lignée du chalet Philibert.


La montagne ça vous gagne !

jeudi, décembre 06, 2007

Ni d'Eve ni d'Adam

Voici le dernier roman d’Amélie Nothomb qui décidément pond aussi vite que Mary Higgins Clark, la qualité en plus, même si je n’ai pas aimé tous ses livres.

Celui-ci est très sympathique car elle y raconte son étrange histoire d’amour avec un japonais qui répond au doux nom de Rinri. Chronologiquement, le roman commence juste avant son expérience traumatisante racontée dans « Stupeur et Tremblements » et se termine juste après cette année de calvaire dans cette société nippone.
Rinri est doux, grand, dégingandé, romantique, japonais, il parle très mal le français et il adore regarder Amélie manger. Mais sa maladresse et leurs goûts communs font vite fondre la jeune française qui vit cette belle histoire au jour le jour, sans mettre de mot dessus. Leurs rôles sont inversés car le mot amour, l’engagement, le romantisme font peur à Amélie tandis que Rinri est fleur bleue, aime lui préparer la cuisine et lui parle mariage.
On suit donc pas à pas l’évolution de leur histoire, de la présentation aux parents et aux diaboliques grands-parents qui ricanent comme des hyènes en la montrant du doigt, en passant par les pérégrinations montagnardes d’Amélie où elle fait corps avec le Mont Fuji, on est témoins de son calvaire lors de sa présentation aux amis muets de Rinri qui la laissent mener une conférence sur la bière belge pendant trois heures de suite, on devine ses hésitations quand Rinri lui parle d’avenir et on comprend ses doutes quand elle décide de prendre la fuite.

Tout cela est raconté avec beaucoup d’humour, un ton souvent décalé, voire imagé comme une phrase que j’ai lue ce matin et qui m’a fait ricaner toute seule. Amélie raconte les retrouvailles avec sa sœur :
« Je bondis dans les bras de Juliette qui m’attendait. Après avoir henni, aboyé, rugi, blatéré, barri, hululé et glapi tout notre saoul, ma sœur me demanda :
- Tu ne vas plus repartir n’est-ce-pas ? »

Bon je ne sais pas si ça vous fait rire mais moi l’évocation de ces bruits d’animaux pour coucher sur papier sa joie, ça me plaît beaucoup…
Un bon petit roman qui se lit sans qu’on le sente passer.


mercredi, décembre 05, 2007

Les sirènes de Bagdad

Voila le dernier volume de la trilogie initiée par Yasmina Khadra, avec ses précédents titres « Les hirondelles de Kaboul » et « Attentat ». Encore une histoire bouleversante qui ne vous décevra pas.
Un jeune-homme tranquille et placide vit dans le petit village de Kafr Karam, aux confins du désert irakien. Le temps passe lentement, on débat sur la présence américaine, on travaille, on erre, on survit et on supporte sans broncher les bavures commises sur les gens de sa patrie.
Quand un soir des Gis enragés font irruption dans le village pour chercher des traces de complot et des planques pour des armes, les maisons sont mises sens dessus dessous. Et pour notre personnage, voir son vieux père à moitié nu renversé à terre devant les yeux de toute se famille, est plus qu’il ne peut supporter. C’est un outrage à la dignité des bédouins, il est arrivé à un point de non retour et décide de partir comme tant d’autres combattre le monde occidental qu’il considère désormais comme une armée du mal. Sans se retourner, il prend la route et rallie Bagdad où il intègre un réseau terroriste.

C’est un très beau roman dans lequel Yasmina Khadra dénonce la barbarie et le fanatisme, de quelque côté qu’ils soient. Il nous fait plonger dans la psychologie de ses personnages afin de nous faire comprendre le cheminement de leurs pensées et parvient à nous faire aimer le personnage central qui agit dans le but de laver par le sang l’affront fait à son père et par extension à son peuple.