jeudi, décembre 06, 2007

Ni d'Eve ni d'Adam

Voici le dernier roman d’Amélie Nothomb qui décidément pond aussi vite que Mary Higgins Clark, la qualité en plus, même si je n’ai pas aimé tous ses livres.

Celui-ci est très sympathique car elle y raconte son étrange histoire d’amour avec un japonais qui répond au doux nom de Rinri. Chronologiquement, le roman commence juste avant son expérience traumatisante racontée dans « Stupeur et Tremblements » et se termine juste après cette année de calvaire dans cette société nippone.
Rinri est doux, grand, dégingandé, romantique, japonais, il parle très mal le français et il adore regarder Amélie manger. Mais sa maladresse et leurs goûts communs font vite fondre la jeune française qui vit cette belle histoire au jour le jour, sans mettre de mot dessus. Leurs rôles sont inversés car le mot amour, l’engagement, le romantisme font peur à Amélie tandis que Rinri est fleur bleue, aime lui préparer la cuisine et lui parle mariage.
On suit donc pas à pas l’évolution de leur histoire, de la présentation aux parents et aux diaboliques grands-parents qui ricanent comme des hyènes en la montrant du doigt, en passant par les pérégrinations montagnardes d’Amélie où elle fait corps avec le Mont Fuji, on est témoins de son calvaire lors de sa présentation aux amis muets de Rinri qui la laissent mener une conférence sur la bière belge pendant trois heures de suite, on devine ses hésitations quand Rinri lui parle d’avenir et on comprend ses doutes quand elle décide de prendre la fuite.

Tout cela est raconté avec beaucoup d’humour, un ton souvent décalé, voire imagé comme une phrase que j’ai lue ce matin et qui m’a fait ricaner toute seule. Amélie raconte les retrouvailles avec sa sœur :
« Je bondis dans les bras de Juliette qui m’attendait. Après avoir henni, aboyé, rugi, blatéré, barri, hululé et glapi tout notre saoul, ma sœur me demanda :
- Tu ne vas plus repartir n’est-ce-pas ? »

Bon je ne sais pas si ça vous fait rire mais moi l’évocation de ces bruits d’animaux pour coucher sur papier sa joie, ça me plaît beaucoup…
Un bon petit roman qui se lit sans qu’on le sente passer.


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