mercredi, août 08, 2007

Banzaï

On continue donc dans le registre « à la recherche de sensations fortes type pubs Hollywood chewing-gum ». Dimanche dernier, cap sur le Jura pour une demie journée de cannyoning.
Lever à l’aube après une courte nuit et une heure et quart de trajet pour se dire « j’ai pas envie d’aller plonger dans l’eau froide des torrents, je veux retourner sous ma couette ». Alors on parle de tout et de rien pour oublier l’épreuve qui nous attend.

Arrivée sur le parking où un groupe de jeunes à l’allure sportive nous attend ; Dimitri, notre prof, nous claque la bise, il a l’air sympa, déjà un bon point.
Première épreuve : l’enfilage de la combinaison. Cela consiste donc à glisser son corps dans une combinaison à la propreté douteuse. Un pantalon, une veste avec capuche en cas de froid important, des chaussons pour les pieds et une jupe pour ne pas abîmer la combinaison pendant les toboggans naturels. La cerise sur le gâteau c’est le casque qui nous rappelle qu’on va faire un sport dangereux.

Deuxième épreuve : on part en queue leu leu sur un sentier glissant pour atteindre le torrent. Dimitri nous conseille de nous mouiller pour nous habituer à la température de l’eau. C’est froid, l’eau s’infiltre par le cou le long de notre corps, on a l’impression que nos mains vont tomber à cause du froid, et il n’est que neuf heures trente du matin.

Troisième épreuve : On lève la tête fièrement et on suit le groupe sans rouspéter. On marche dans la rivière en essayant de ne pas glisser ni de se tordre la cheville entre les cailloux. On grimpe sur la rive, on escalade un mini sentier boueux et on atteint la zone du premier saut. Explication du prof « Alors vous mettez le pied d’appel en avant, vous balancez l’autre pied au moment du saut, vous rééquilibrez avec les bras et au moment de l’impact on reste bien toniques, les bras le long du corps, et les garçons attention à ne pas écarter les jambes ça pourrait faire mal »… Déjà un danger qui ne nous concerne pas, nous femmes. Suite de l’explication « Vous mettez le premier pied ici, puis vous marchez et posez le deuxième au niveau de la racine et vous prenez une bonne impulsion pour vous éloigner de la paroi. Mais attention à la paroi d’en face. Et vous visez là où l’eau est foncée pour être sûrs qu’il y a du fond. Qui veut y aller ? »… « Euh…Et si on veut se boucher le nez, y’a une technique spéciale ? »…

Tout cela n’est donc pas très rassurant, mais finalement la ballade suit son cours, et Dimitri se révèle très prévenant et patient. Toujours un rocher qui vient à notre secours si on veut éviter les sauts de Tarzan, et confortée par ce gentil moniteur, je fais un saut de 7 mètres. J’ai envie de crier banzaï tellement je suis fière. En revanche, l’épreuve du siphon je l’évite, car ça consiste à passer dans un rocher creux sous l’eau, une sorte de petit tunnel étroit et sombre où on pourrait rester coincé… très peu pour moi.

Des cascades, un ciel bleu loin au dessus de nous, personne à l’horizon, une eau limpide mais glaciale, un groupe qui applaudit les beaux sauts (bizarre, il ne me semble pas avoir été acclamée pour mes prouesses… où alors je n’ai pas entendu parce que j’ai mis ma capuche pour que mes cheveux ne se transforment pas en stalactites). Finalement on oublie vite l’appréhension des premières minutes, on se prend au jeu et on se dépasse. Et puis le retour à la terre ferme se termine par un passage dans une grotte sombre et une petite marche qui ouvre l’appétit. Là, Dimitri ouvre son camion et en sort cacahuètes, vin de pays, saucisson… je suis conquise… par ce sport pas par Dimitri...

Aucun commentaire: